dimanche 21 décembre 2014

Pratique des enlèvements au Maghreb


Remarque. 
La prise d'otages constitue un phénomène inquiètant de l'actualité. Son histoire à travers les âges
 a fait l'objet en 2012 du numéro 90 de la revue internationale d'histoire militaire, sous la direction du professeur Jean-Nicolas Corvisier.  Il contient l'article ci-joint de Maurice Faivre

LA PRATIQUE DES ENLEVEMENTS AU MAGHREB

I. LES INCURSIONS MUSULMANES DU 8ème AU 19ème SIÈCLE

En Afrique noire, du 7° au 19° siècle
La disparition d’otages pendant la guerre d’Algérie n’est pas une innovation des insurgés du FLN. Elle a été précédée d’une pratique séculaire des enlèvements et de l’esclavage, lequel est règlementé par le Coran. Cette tradition remonte au tribut imposé au roi de Nubie en 652 par le général Abdallah ben Saïd, d’avoir à livrer chaque année 360 esclaves originaires du Darfour. A côté de ce mode de « contrainte diplomatique », les autres moyens de recrutement sont la conquête, l’achat et la reproduction. Le transfert des esclaves se poursuit du 8ème au 18ème siècle par le Sahara ; il concerne des millions de Noirs considérés comme des sous-hommes, réduits au stade animal selon l’observation d’Ibn Khaldoun. Ils sont capturés en général avec la complicité des potentats africains du Mali et du Songhay, du Bénin, des Ashantis (Ghana), et des Etats Haoussa (Bornou, Kanem ). A la fin du 10ème siècle, les Zirides de Tunisie, qui contrôlent le Fezzan, ont une garde noire de 20.000 hommes, le Ghana conquis en 1076 procure une ressource d’esclaves aux Almoravides, l’arabisation de la Mauritanie au 15ème siècle favorise la traite, le sultan du Maroc conquiert Tombouctou et Gao et dispose au 17ème siècle d’une armée de 150.000 mercenaires. Plus tard, l’émir Abd el Kader est protégé par une garde de 30 cavaliers noirs.
L’Américain R.A. Austen a proposé en 1979 le bilan suivant de la traite saharienne :

550-800
800-900
900-1100
1100-1400
150.000
300.000
1.740.000
1.650.000
1400-1500
1500-1600
1600-1700
430.000
550.000
710.000
Total


5.530.000

Cette évaluation ne fait pas le partage entre les régions destinataires. Il est probable qu’au moins les deux tiers passent par l’Egypte et la Lybie, pays exportateurs. Au 18éme siècle, le Maroc reçoit 8.000 esclaves par an, et sans doute 4.000 au 19ème siècle. Algérie et Tunisie sont un peu à l’écart du trafic, elles ne comptent respectivement que 18.000 et 30.000 esclaves noirs vers 1850.
En direction de l’Afrique du Nord, plusieurs routes sont établies à partir du Niger. La traversée du désert dure 2 à 3 mois, dans des conditions inhumaines ; la maladie ou la pénurie d’eau entraîne l’abandon des captifs. Des marchands ambulants appelés Djellabas, installés à Ghadamès ou dans le Touat disposent d’antennes à Gao ou à Kano, qui livrent aux dirigeants du Maroc, d’Alger et de Tunis des esclaves-soldats, des porteurs, des ouvriers agricoles ou miniers, des domestiques, des mulatresses et des eunuques pour les harems. On sait que la castration des eunuques, interdite par le Coran, était pratiquée dans les oasis du sud et se traduisait, selon certaines sources, par la mort de 80% des enfants capturés. La vente des captifs est pratiquée ensuite sur les marchés de Marrakech, Médéa, Biskra, et Kairouan. Le tarif moyen est de 12 esclaves ou un eunuque pour un cheval.
A ce trafic méridional, il faut ajouter les luttes tribales qui en Algérie se traduisent par des enlèvements de femmes et d’enfants ; Bugeaud n’est pas en effet l’inventeur des razzias, mais il exige parfois la livraison d’otages pour garantir la soumission d’une tribu.


En Europe, du 8° au 10° siècle 
L’invasion berbero-musulmane de l’Espagne en 711 se poursuit par l’occupation du Languedoc en 720 et du massif des Maures en 890. La conquête de ces territoires est précédée et suivie de raids de reconnaissance à cheval, de débarquements nocturnes et d’incursions dont le but est de faire du butin. Des opérations de va et vient rançonnent la Provence au début du 8ème siècle, elles s’aventurent dans les Alpes et en Italie. Les Sarrasins sont les maîtres de la Suisse et du Lyonnais pendant quelques années du 10ème siècle0. Des combats sanglants les opposent aux Séquanes et aux Allobroges. Se déplaçant avec femmes et troupeaux, ils établissent leur camp à Calluire, et de là ravagent toutes les villes jusqu’à Auxerre ; ils sont alors repoussés par l’archevêque de Sens.
Une fois installés, ils maintiennent les lois existantes, mais imposent un tribut annuel, le Kharrad, équivalant au dizième ou au cinquième du revenu. Des opérations d’été (sa’ifa) razzient les campagnes, détruisent les églises et les abbayes, et font des captifs. Souvent les hommes sont tués (à Gènes et Syracuse), les femmes et les enfants emmenés en esclavage ; 2.000 femmes sont les hôtesses du harem de Cordoue, et des écoles de captives convertissent les jeunes filles à la nouvelle religion. Parallèlement, des esclavons provenant de Russie sont émasculés à Verdun avant d’être livrés aux acheteurs de Cordoue.
Le pape Jean VIII promet en 878 le versement de milliers de pièces d’or. L’abbé de Cluny (Mayeul), capturé près de Rome en 972, est délivré grâce au versement d’une lourde rançon. On sait que ces opérations ont provoqué la panique sur les côtes méditerranéennes et suscité la construction de tours de défense ; 4.000 familles corses sont invitées en 829 à se réfugier à Rome. Les chansons de geste de Guillaume d’Orange font état de cette grande peur. La riposte européenne est conduite dès 732 par Charles Martel, qui reprend Avignon en 737, Narbonne en 759, et qui fait de la Franche-Comté une Marche contre les incursions sarrasines1. Les atrocités redoublent à l’approche de Charles Martel et de Childebrand. Les Arabo-musulmans sont finalement battus en raison des luttes internes entre Arabes et Berbères, et par manque de foi. Quelques familles se réfugient dans la forêt ou les marécages et font souche ; nombreux sont les localités ou les fermes qui conservent le nom de Sarrazin.

La piraterie, du 16° au 19° siècle
La reconquête espagnole ne met pas fin à ces incursions, mais elle s’accompagne, (comme l’a montré le professeur Toth) de l’intervention des corsaires ottomans en Méditerranée vers 1480, suivis des pirates barbaresques conduits par les frères Barberousse et par les Hornacheros réfugiés à Tanger. De Tripoli à Djerba et à Salé, les ports s’organisent pour la course. Kheir ed Dine bénéficie de la bienveillance de François 1er qui accueille à Marseille et Toulon 200 de ses navires ; des raids sont lancés sur Nice, Antibes (300 orphelins), la Corse et l’Italie. La piraterie se poursuit : les pirates de Salé saisissent 1.000 navires occidentaux au 16° siècle ; les équipages et les passagers remplissent les bagnes d’Alger, Tunis, Tripoli et Salé. On estime à 1,250 million le nombre des captifs détenus entre 1530 et 1780. Relativement bien traités sont ceux qui ont des métiers d’artisans, de locataires des harems2, des espoirs de rançon ou de conversion à l’islam, mais de nombreux galériens subissent les horreurs de la chiourme. Les esclaves chrétiens sont rachetés par les Trinitaires, les Mercédaires et les Lazaristes, tandis que les marines françaises, espagnoles et normandes lancent des bombardements de représailles contre les villes portuaires3. Après avoir libéré les esclaves musulmans détenus à Malte, Bonaparte en 1802 renouvelle la menace d’invasion de l’Algérie, et la flotte américaine intervient à Derna en 1804.. La prise d’Alger met fin à la piraterie, et le président Théodore Roosevelt reconnaîtra le grand service rendu à l’humanité par la France en 1830. Il ne reste alors que 122 captifs dans le bagne d’Alger.
Le dey de Tunis sera le premier en 1846 à décider, sans succès, l’abolition de l’esclavage, suivi par l’Algérie en 1848 et le Maroc en 1922.

II. LES DISPARUS DE LA GUERRE D’ALGERIE

Avant le 19 mars 1962
Au début de la guerre d’Algérie, le FLN est un mouvement minoritaire qui ne dispose que de 450 armes de guerre. Il a cependant l’initiative sur le terrain, il reçoit de l’armement du Moyen-Orient et s’attaque d’abord à des objectifs non protégés ; en 1955, 230 fermes et 40 écoles sont détruites. Ces destructions sont accompagnées de nombreux meurtres de civils français et d’environ 5 à 7 enlèvements par mois ; il est probable que la plupart des personnes enlevées ont été tués ; leurs corps n’ont pas été retrouvés. Dans le même temps une proportion équivalente de soldats français sont faits prisonniers dans les combats. Un communiqué du FLN (13 septembre 1957) précise que les prisonniers sont des otages, ils seront exécutés chaque fois qu’un fedayne (terroriste) sera exécuté . Certains prisonniers sont utilisés comme moyens de propagande auprès de leur famille. 42 prisonniers seront libérés par l’intermédiaire de la Croix-Rouge4 : 11 en 1958, 19 en 1959, 3 en 1961, 9 en 1962. Au total, 343 civils et plus de 300 militaires ont disparu de 1954 au 19 mars 1962 ; ils sont présumés décédés. Le décompte des musulmans disparus est beaucoup plus important ; il va de 1.000 à 2.000 par an de 1956 à 1960, sans que l’on puisse préciser les raisons des disparitions (certains ont pu quitter l’Algérie ou rallier la rébellion).

Après le 19 mars 1962
On sait qu’au début de l’année 1961, des activistes de l’armée et de la population européenne se sont opposés à la politique d’abandon du général de Gaulle. Le putsch des 4 généraux a échoué, mais l’Organisation Armée secrète (OAS) poursuit la résistance. Un mois après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, on assiste vers le 17 avril à une recrudescence des enlèvements de civils européens, qui monte de 150 à près de 600 par mois. Le FLN, estimant que l’effort de la France contre l’OAS est insuffisant, aurait ordonné d’éliminer les partisans de l’OAS. Cette explication n’est que partiellement exacte. Il est vrai que la majorité de la population française a espéré que la résistance de l’OAS conduirait le gouvernement français à maintenir le statu quo. Mais à partir du 26 mars, date de la fusillade de la rue d’Isly contre des manifestants pacifiques, les Français de souche se détachent peu à peu de l’OAS. Le FLN poursuit cependant sa guerre, fidèle à son slogan « la valise ou le cercueil », mais pour ne pas porter atteinte aux accords d’Evian, il évite les attentats mortels ; les enlèvements sont ainsi une sorte de terrorisme silencieux. Le colonel Azzedine , responsable de la Zone autonome d’Alger (ZAA), reconnaît que « l’exode massif des Européens est dû aux enlèvements » (Et Alger ne brûla pas, p.217)
Cette campagne est perpétrée par des commandos de l’ALN, fortement retranchés dans les quartiers musulmans d'Oran et d'Alger où l'armée française a reçu l'ordre de ne plus pénétrer. Dans cette besogne, la Zone autonome d'Alger (ZAA) va se distinguer. Chaque soir, la ZAA met en chasse des voitures chargées des enlèvements, tandis que la wilaya 4 du colonel Hassan (Khatib Youssef) ordonne d'enlever 7 à 8 Européens dans chaque localité du bled. Environ un tiers des enlevés sont retrouvés, tous sont torturés dans des prisons clandestines et les deux tiers tués après interrogatoire ; certains sont vidés de leur sang. Cette campagne n'atteint pas les membres de l'OAS au centre des villes, mais elle touche les Français qui, sans distinction d'âge ou de sexe, résident dans les quartiers périphériques où les communautés cohabitent .
. Quatre charniers, baptisés tombes collectives par Azzedine, sont découverts dans la banlieue d'Alger. Le Comité des Affaires algériennes du 23 mai décide qu'il appartient au président Farès de faire en sorte que Si Azzedine cesse son action ou soit appréhendé. Cela reste un voeu pieux, mais les deux bataillons (2/23°RIMA et 12° BI) qui ont découvert les charniers sont déplacés. Selon le Conseil des ministres du 4 mai, en effet, l'intérêt de la France a cessé de se confondre avec celui des pieds noirs (A.Peyrefitte, C'était de Gaulle, p.124). Azzedine poursuit donc son action; il coopére avec la Mission Choc du Commissaire Hacq, avec les barbouzes du Talion, et avec les policiers ATO (auxiliaires temporaires occasionnels) recrutés par le FLN.
La psychose de terreur qui se répand est énorme et à cet égard, le but recherché est atteint. En faisant disparaître des Européens, on intimide la population pied-noire, on la pousse à l'exode. Les témoignages, les archives militaires et privées laissent penser que la population européenne fut indistinctement visée. Tout Européen passant dans les zones contrôlées par le FLN courrait le risque d’être enlevé. Du 17 avril au 1er juillet, le département d’Alger subit 404 enlèvements, celui d’Oran 237, l’ensemble des autres département 213. Selon Jean Monneret, témoin et historien, ce sont les attentats et les enlèvements qui ont facilité la purification ethnique.

L'anarchie de l'été 1962.
Les rivalités internes au FLN produisent dans toute l'Algérie une situation anarchique dans laquelle quatre pouvoirs (le GPRA, le Bureau politique de Ben Bella, les Wilayas et l’Exécutif provisoire) se font concurrence, qui ne sont pas toujours reconnus par les responsables locaux. Cette anarchie facilite tous les excès, ceux des wilayas, ceux des marsiens qui se sont ralliés tardivement, ceux des truands qui profitent du désordre. Le prétexte invoqué est toujours celui de la lutte contre l'OAS, alors que les commandos Delta ont quitté l'Algérie à la fin juin.
Les massacres du 5 juillet 1962 à Oran amplifient le cycle des violences. A onze heures, après des coups de feu dont l’origine n’est pas établie, la foule qui descend des faubourgs enlève des centaines d’Européens. Bien qu’il dispose de 18.000 hommes, le général Katz impose la consigne à la garnison d’Oran, ce qui facilite les disparitions; certaines unités militaires ne respectent pas la consigne (Rabah Kheliff) ; les autres n’interviennent qu’aux abords de leurs cantonnements ; l'engagement tardif des gendarmes mobiles ne peut empêcher ces enlèvements. Certains musulmans protègent leurs amis, mais des centaines d’Oranais disparaissent à tout jamais (environ 700).
Les enlèvements se poursuivent en août et septembre et diminuent ensuite. Mais les attentats contre les personnes se sont poursuivis après la prise de pouvoir de Ben Bella le 25 septembre 1962. 295 disparitions sont signalées de janvier à août 1963.
Le bilan des pertes met en tête les départements d’Alger et d’Oran, qui sont les plus peuplées d’Européens; le schéma par région montre ainsi que les wilayas 4 et 5 sont les plus virulentes. Ordre est donné en août à l'armée française d'aller chercher les Français isolés, de les ramener sains et saufs à la côte et de les embarquer (JM.Jeanneney, op.cit., p.164).

Les harkis, otages ou victimes ?
Les supplétifs massacrés en 1962 et privés ensuite de tout droit, ne sont pas des otages, mais des victimes de la politique française qui les maintient en Algérie, et surtout de la volonté d’élimination du FLN, dont ils contredisent le thème de l’unanimité du peuple algérien.
Quant aux harkis recueillis en métropole, ils n’ont certes pas bénéficié de conditions de confort correctes, mais les considérer comme détenus dans des bagnes de la honte est une contre-vérité, répandue actuellement par des filles de harkis qui rapportent les souvenirs de leur mère. Le terme d’otages ne leur convient pas comme le prouvent les déclarations de Mohand Hamoumou et de l’anthropologue Khemisti Bouneb 5.

Recherche des disparus.
- intervention armée interdite, sauf légitime défense ou attaque caractérisée (décision du Comité des Affaires algériennes du 21 juin 1962),
- familles restées sur place, arnaquées par des escrocs,
- consuls de France, gendarmerie, informations nombreuses, incomplètes
- associations : surestimations, faux espoirs,
- CICR, suite à rencontre col.Gonard - Ben Bella., 20 enquêteurs d’avril à septembre 1963, 1.200 enquêtes, 70% décédés, 20% présumés décédés. Rapport resté secret 40 ans.
- J. de Broglie le 7 novembre 1963 : pas plus de 1.800 Français disparus.
  • équipe MIR (2004-2006) dans archives diplomatiques, 3.781 fiches, 2.230 civils décédés dont 535 incertains,
  • vérification historien Jordi 2010 : 1.828 décédés dont 175 incertains et 72 corps retrouvés.
  • selon l'étude de Jean-Claude Rosso du 1er mars 2014 , 1619 civils et 415 militaires ont disparu du 1er novembre 1954 au 31 décembre 1962, dont avant le 19 mars 1962 : 371 civils et 327 militaires.
- Les archives concernant les militaires disparus ne sont pas ouvertes..

CONCLUSION

La pratique des enlèvements d’otages, dans l’Afrique du Nord, répond à plusieurs objectifs diversifiés : imposer un tribut à un potentat africain – obtenir un profit sous la forme d’une rançon, d’un emploi de soldat, d’artisan, de galérien ou de personnel des harems – exercer des représailles contre une exécution - terroriser une population pour la faire fuir. Dans la même ligne, on peut se demander si l’enlèvement des cisterciens de Tibhirine ne répond pas à une motivation de purification religieuse.

Bibliographie.
- M.Reinaud. Invasion des Sarrasins en France, et de France en Savoie, Piémont et Suisse. Librairie orientale de Paris ,Paris 1836
- Vingtrinier Aimé. L’invasion des Sarrazins dans le Lyonnais. Praxis-Lacour 1862
- Sausgruber L. Die Sarazenen von Spanien bis nach Vorarlberg. 1921
- Charles-Roux François. France et Afrique avant 1830. Alcan, 1932
- Lacam Jean. Les Sarrazins dans le Haut-Moyen-Age français.
Maisonneuve et Larose 1965
- Braudel Fernand. La Méditerranée et le monde occidental à l’époque de Philippe II 
                            A.Colin 1979
- Renault François et Daget Serge. Les traites négrières en Afrique. Karthala 1985
- Julien Charles-André. Histoire de l’Afrique du Nord des origines à 1830.
                                           Payot 1994
  • Mantran Robert. L’expansion musulmane. PUF 1969, réed.1995
  • Dufourcq Charles-Emmanuel. La vie quotidienne dans l’Europe médiévale sous domination arabe. Hachette 1978
  • Yelen Anne. Islam, la face d’ombre. Ma nuscrit 1984
  • Heers Jacques. Les Barbaresques, la course et la guerre en Méditerranée.
  • Les négriers en terre d’Islam. Perrin 2001 et 2004
  • Davis Robert C. Christian slaves, Muslim masters. Macmillan 2003.
  • Chambon 2006
  • Monneret Jean. La phase finale de la guerre d’Algérie. L’Harmattan 2003
  • Rouby René. Otage d’Amirouche, la mémoire retrouvée. Lavauzelle 2004.
  • Lewis René. Islam. Gallimard, 2005
  • Faivre Maurice. Rapport sur les disparus de la guerre d’Algérie. Novembre 2006
  • Chebel Malek. L’esclavage en terre d’Islam. Fayard, 2007
  • Milton Gilles. Captifs en Berbérie. Payot 2008
  • N’Diaye Tidiane. Le génocide voilé. Gallimard 2008
  • Lugan Bernard. Histoire de l’Afrique. Ellipses 2009
  • Botte Roger. Esclavage et abolition en terre d’Islam. Bruxelles 2010
  • Mathias Gregor.Les vampires à Alger, Oran, Tlemcen. Etudes coloniales, mars 2011.
  • JC Rosso. Disparus civils et militaires. Message du 4 mars 2014.

    Notes
0 selon les historiens suisses, ils auraient atteint Coire et le Vorarlberg, et auraient été chassés en 972 du Grand Saint Bernard, où ils avaient établi un péage, par Bernard de Menthon.
1 Pline l’Ancien situe les Sarrasins en Arabie du Nord ; ce sont des pasteurs, supposés descendre d’Ismaël, fils d’Abraham et de sa servante Agar ; ils désignent au Moyen Age les envahisseurs arabes. Le terme de Maure sera utilisé pour les Almoravides qui interviennent en Espagne, venant du Sud-Marocain, en 1086.
2 Pour la petite histoire, il est plaisant d’évoquer les aventures de certaines captives qui eurent une destinée de sultane. C’est le cas de Marthe Franceschini, la sultane corse, enlevée en mer par des pirates marocains en 1792 et offerte au sultan Moulay Slimane qui en fit son épouse. A la même époque, la fille d’un gentilhomme, colon de Martinique, Aimée du Bac de Rivery, enlevée par des Algériens vers 1790, fut offerte par le dey Baba Mohammed au sultan de Constantinople Abd-ul-Hamid, dont elle devint la favorite et sultane Validée (c’est-à-dire douairière). Elle lui donna un enfant qui en 1809 devint le sultan Mahamoud II.
3 Pour le Roi de France, il s’agit de faire sentir la force de ses armes à un barbare, en l’attaquant dans son propre pays. C’est ce que Bossuet confirme, dans son oraison funèbre de la reine Marie-Thérèse : « Alger, riche des dépouilles de la Chrétienté…tu cèderas ou tu tomberas sous ce vainqueur…Tu rends déjà tes esclaves. Louis a brisé le fer dont tu accablais tes sujets… ».
4. Lettre de René Rouby, prisonnier d ‘Amirouche, à sa famille, : « J’ai toujours été bien nourri et bien traité. Ils sont gentils avec moi » (7 février 1959).
Ferhat Abbas ayant demandé à adhérer aux Conventions de Genève , le Président du CICR lui écrit le 28 mai 1958 et le 16 novembre 1960 que les conditions imposées, en particulier pour la visite des prisonniers par la Croix-Rouge, ne sont pas respectées par le GPRA. Le Croissant rouge algérien, consulté, s’estime impuissant en raison de l’absence de liaisons avec les wilayas sur le terrain.
5  Pour avoir vécu personnellement avec mes parents harkis dans différents camps, je pense qu’il y a eu une très grande exagération à propos de ces milieux fermés... Parmi les dirigeants de ces camps, souvent d’anciens militaires pieds noirs ou français de souche, il y avait des gens formidables et dévoués qui ont eu envers les harkis et leurs familles des conduites tout à fait remarquables…Certes les camps n’étaient pas des hôtels 3 étoiles ni des  « clubs méd. ». Ils étaient constitués de baraquements rudimentaires et il y régnait une discipline stricte, mais ils répondaient aux exigences du moment à savoir la prise en charge globale des familles rapatriées dans l’urgence. Malheureusement les camps n’ont que trop perduré (plus de 20 ans pour certains) et les harkis et leurs familles ont été tout bonnement «oubliés ».

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