mercredi 25 juin 2014

bibliographie Maurice Faivre

Ragache Gilles. L'Outre-Mer français dans la guerre (1939-1945).
Economica 2014. 227 pages, 27 euros.
Au terme d'une recherche approfondie dans les archives françaises et anglo-saxonnes, Gilles Ragache nous livre un historique complet d'un sujet assez mal connu.
Dans ses grandes lignes, cette histoire s'inscrit dans les relations conflictuelles entre la France Libre et Vichy, face aux ambitions britanniques et américaines. A la déclaration gaulliste du 18 juin « la France n'est pas seule », Vichy oppose sa souveraineté sur un vaste empire, qui contrairement aux affirmations de Churchill, n'est pas soumis au pouvoir des dictateurs, mais qui est menacé par les appels à la rébellion de la radio de Londres. Les menaces de Churchill se traduisent par des attaques armées et des pertes d'hommes et de navires français, qui s'ajoutent à celles de Mers-el-Kebir et de Syrie ; elles sont tempérées par la politique de Roosevelt qui traite au cas par cas les territoires et se contente de contrôler les mouvements maritimes aux Antilles.
L'année 1940 est marquée par les ralliements de vive force opérés par les gaullistes dans le Pacifique ( à l'exception de Wallis et Futuna), et par le déclenchement du blocus britannique, sévère dans l'Océan indien, limité aux Caraïbes grâce à la conférence de la Havane (30 juillet) et à l'accord cash and carry (4 août) des amiraux Robert et Greenslade à Fort de France.
Après le coup de force, condamné par Cordell Hull , de l'amiral Muselier sur St Pierre et Miquelon (Noël 1941), et en 1942, les pressions de d'Argenlieu sur Wallis et Futuna, les Américains s'installent en masse en Nouvelle Calédonie et à Bora Bora.
En mai 1942, prétextant une menace japonaise, la Navy s'empare de Diego Suarez avec 20.000 hommes contre 3.000, coule 3 sous-marins français et débarque à Mayotte en mai, puis à Majunga et Tulear en septembre. Abandonnant Tananarive, le gouverneur Anet est contraint de négocier avec l'autorité occupante (sic) de Madagascar et est remplacé par le général FFL Legentilhomme. Le CV Evenou prend pied à la Réunion le 27 novembre 1942 .
Le débarquement américain du 8 novembre en Afrique du Nord calme le jeu. A Djibouti en décembre, le général de Gaulle accepte le maintien du général Dupont. Les gouverneurs de Madagascar et Mayotte sont mis aux arrêts, et Churchill reconnaît la souveraineté française, tout en gardant le pouvoir à Diego Suarez. En mars 1943, le gouverneur de Guyane se rallie au général Giraud, lequel rencontre Roosevelt le 5 juillet ; contraint de négocier, le général de Gaulle accepte la relève de l'amiral Robert par l'ambassadeur Hoppenot.
Pendant toute la guerre , l'influence des Etats-Unis, du Brésil, de la Nouvelle Zélande, de l'Australie et de l'Afrique du sud s'est imposée sur l'empire français, jusqu'au retrait des troupes alliées de 1944 à 1946. Après les périodes troublées de 1945 dans plusieurs territoires, il faudra attendre le 16 mars 1946 pour que soit votée à l'unanimité la loi de départementalisation des DOM-TOM .
Plusieurs annexes précisent la participation active des troupes d'outre-mer au conflit.
Maurice Faivre, le 6 août 2014.

Belkaid Akram. Retours en Algérie. Des retrouvailles émouvantes avec l'Algérie d'aujourd'hui. Carnets Nord, 2013. 217 pages, 19 euros.
Essayiste vivant à Paris, journaliste au Monde diplomatique, Akram Belkaid retourne en Algérie qu'il a quittée en 1995 après avoir vécu les brutalités de la guerre civile. Il accompagne un groupe de Français, lecteurs d'un hebdomadaire chrétien engagé, conduits par Jean-Claude Guillebaud. Le voyage débute à Tlemcen et se poursuit par Oran, Sidi Bel Abbès et l'Algérois.
Algérien patriote, l'auteur décrit un pays aux mains d'une caste de privilégiés, hostile au Printemps arabe dont il a vécu les prémices, condamné à la violence s'il ne se réforme pas. L'autoroute de 1.200 km construite par des Chinois côtoie des villages dévastés et des villes délabrées. Atteinte à 10 % de troubles mentaux, la population déplore la corruption des élites. Les jeunes soumis au chômage représentent cependant un espoir de survie, ils ne sont pas destructeurs comme leur homologues des banlieues françaises.
Musulman convaincu, Belkaid souhaite réinterpréter les textes coraniques, il est opposé au port du hidjab et à l'enfermement des femmes ; partisan de tolérance religieuse, il observe que les musulmans vénèrent Notre Dame d'Afrique et déplorent l'assassinat des moines de Tibherine et de Mgr Claverie. Parallèlement, l'Eglise d'Algérie refuse le prosélytisme et se fait éducatrice.
Pour les jeunes, la page du passé est tournée et l'histoire doit être désacralisée. Le souvenir des harkis égorgés, de la torture et des destructions de l'OAS est évoqué, mais le massacre du 5 juillet à Oran semble ignoré. Les Français rapatriés, victimes de l'exode, sont accueillis avec une grande hospitalité. Quelques Chinois, convertis à l'Islam, s'adaptent mieux que les Pieds Noirs à la culture algérienne.
L''humanisme de l'auteur et sa maîtrise de la langue française méritent d'être soulignés.
Maurice Faivre, le 17 juillet 2014

Benmaalem Hocine. Mémoires du général-major Benmaalem. Tome I . La guerre de libération nationale. Editions Casbah 2014, 268 pages
Originaire d'El Kalaa, la forteresse naturelle des Beni Abbès, Hocine Benmaalem s'est engagé en 1956 dans l'ALN, à 17 ans et demi, a été Commandant de Région et ministre, et a terminé sa carrière aux cotés du président Chadli en 1992. Il rapporte avec un grand souci d'objectivité les évènements qu'il a vécus pendant la guerre de libération. Les tomes suivants ne manqueront pas d'intérêt.
Il revient sur l'histoire de son douar, attaché à son autonomie et à l'idéologie des oulemas, classé en zone interdite en 1959 ; l'auteur a été formé par un instituteur engagé, dans une école publique incendiée par le FLN, avant d'intégrer le lycée de Sétif où il souffre de l'inégalité sociale. A la suite de la grève étudiante de mai 1956, il rejoint le maquis et se trouve à Ifri au moment du Congrès de la Soummam. Repéré par Amirouche, il devient son secrétaire et l'accompagne dans son enquête de septembre-octobre 1956 en Wilaya des Aurès, puis dans sa mission à Tunis en 1957 (date non précisée). De juin 1957 à avril 1959, il suit les cours des académies militaires de Syrie et du Caire. Sous-lieutenant dans l'ALN de Tunisie, il est brimé par le capitaine Chabou et le colonel Mohammedi ; exfiltré par Ahmed Bencherif, il sert dans un bataillon frontalier avant d'être affecté en 1960 à la Direction générale de l'instruction. En avril 1961, il suit un stage d'artillerie en Tchécoslovaquie. Après l'indépendance, il se rend à Sétif et est intégré dans la wilaya 1 par le colonel Zbiri.
La relation par l'auteur du Congrès de la Soummam confirme les décisions importantes prises pour l'organisation politique et militaire de la Révolution ; mais la primauté du politique et de l'intérieur sur l'extérieur sera rejetée par le CNRA d'août 1957. Le rapport de mission d'Amirouche dans l'Aurès est très intéressant, il décrit ses relations conflictuelles avec Omar Benboulaid et Adjoul. Le déplacement à Tunis, parfois menacé par les opérations françaises, permit à Amirouche de dialoguer avec Ouamrane, Bouglez, Mahsas, le Cdt Kaci, F.Fanon, de recueillir Noël Favrelière, et de s'opposer au CCE qui voulait l'envoyer au Maroc.
Benmaalem exprime son admiration de la personnalité du colonel Amirouche, qui n'était ni sanguinaire, ni anti-intellectuel, mais actif et infatigable (contrairement à Mohammedi Said) ; il est attentif au moral des combattants et de la population. Il est cependant responsable des arrestations lors de la bleuïte, dont les erreurs sont estimées à 10 %; les manoeuvres du capitaine Léger sont relatées avec précision. L'ALN extérieure, l'organisation de l'instruction (DGI) et la formation des officiers au Moyen Orient sont bien présentées, avec de légères différences avec l'évaluation du 2ème Bureau ( 25.000 hommes en Tunisie, manque deux bataillons).
L'auteur donne le point de vue du FLN, assez objectif, sur plusieurs affaires : Oiseau bleu, Melouza, complot de Boudaoui, dissidence de la base de l'Est, népotisme en petite Kabylie, assassinat d'Abane Ramdane, élimination de Lotfi par le colonel Jacquin, les 100 jours du conseil des wilayas. Il est enfin un observateur impartial de la crise du FLN-ALN, depuis la réorganisation du commandement en janvier 1960, la création conjointe de l'EMG et du CIG, la démission refusée et la dégradation de Boumediene, le contrat de carence au CNRA de Tripoli, la constitution du Bureau politique, et les combats fratricides du 30-31 août 1962 (1.000 morts). Les responsabilités de la crise, qui a porté un coup sévère au prestige de la Révolution, sont partagées entre l'EMG, le GPRA et les Wilayas 3 et 4.
Il estime en conclusion que Krim Belkacem a été brillant à Evian, et que Boumediene a créé une armée efficace, reconvertie en Armée nationale populaire ; mais il a maintenu les grades à des officiers supérieurs incompétents. En définitive, il a manqué un chef incontesté à la tête de la Révolution. L'observateur extérieur peut se demander si les ambitions personnelles de plusieurs chefs n'ont pas compromis l'instauration d'un régime démocratique en Algérie, et entraîné l'échec de la Révolution.
Maurice Faivre le 31 juillet 2014

Gregor Mathias. Les vampires à la fin de la guerre d'Algérie. Mythe ou réalité ?
Michalon. 2014, 187 pages, 16 euros
Chercheur assidu de l'histoire militaire, Gregor Mathias a découvert en 2007 un document du 1er Régiment étranger qui relate l'appel au secours, en mai 1962, d'un légionnaire prisonnier du FLN : « ils sont corrects avec nous; ils nous donnent bien à manger, mais c'est pour prendre notre sang...et après ils nous tueront ». Des années de recherche ont permis de complèter cette information par des archives et des témoignages qui confirment une rumeur dénoncée par le Père de Laparre et par Guy Pujante : le recours par l'ALN à des prélévements sanguins forcés, jusqu'à la mort des détenus.
Ce fait historique, jugé imaginaire par Raphaelle Branche, énorme bobard pour Régine Goutalier, douteux pour le général Katz, se situe dans la fin d'une guerre, où règne la violence mimétique du FLN et de l'OAS, marquée par les désirs de meurtre des colonisés selon Sartre, une violence jugée rédemptrice par Mohammed Harbi.
C'est l'époque où les musulmans, se sentant rejetés des hôpitaux français, créent des structures médicales clandestines dans les quartiers autochtones d'Alger et d'Oran. Ces cliniques improvisées sont dépourvues de réserves de sang, dans la mesure où l'Islam condamne la pratique de la transfusion (jugée impure), jusqu'à ce que le CICR (et les Kabyles) s'en préoccupent. Plusieurs charniers sont découverts dans les banlieues d'Alger et d'Oran ; on y trouve des cadavres vidés de leur sang ou des corps sèchant au soleil. La non-ouverture des archives algériennes ne permet pas de faire le bilan des prélèvements sanguins pratiqués.
Ces comportements inhumains ne sont pas invraisemblables. L'auteur relate en conclusion les mêmes pratiques barbares par les Khmers rouges, les Talibans afghans, l'UCK au Kosovo, les Indiens au Népal et à nouveau les Algériens au Polisario. La référence aux vampires qui sucent le sang des vivants n'est pas une fiction. Cette recherche historique approfondie, soulignant tous les arguments pour ou contre des faits horribles, est consternante.
Maurice Faivre, le 15 juillet 2014

Jean Monneret. Camus et le terrorisme. Michalon, 2013, 190 pages, 16 euros.
Dans cet ouvrage, Jean Monneret s'applique à retracer ce que fut l'évolution intellectuelle d'Albert Camus face au système politique du terrorisme. Il analyse les principaux ouvrages de l'auteur, dont « l'Homme révolté et Les Justes », et les commentaires qu'en ont tirés Olivier Todd, Robert Zaretsky et Michel Onfray. Il part de la déclaration du Prix Nobel en décembre 1947 - déclaration souvent falsifiée - qu'il rectifie comme suit :
« A l'heure ou nous parlons, on jette des bombes dans les tramways d'Alger. Ma    mère peut se trouver dans l'un de ces tramways. Si c'est cela la justice, je préfère ma mère ». Il contredisait ainsi le sens de l'Histoire des idéologues, et l'idée que « la fin justifie les moyens ».
Exclu du parti communiste en 1937, Camus a suivi les contradictions du communisme à l'heure du voyage de Laval en Russie. En Algérie, ces contradictions conduisaient à accuser les nationalistes de fascisme. En 1942-43, l'expérience de la Résistance, à Lyon puis à Paris, révèla à Camus l'abjection totalitaire du nazisme et du stalinisme, et lui fit condamner l'avilissement de l'homme dans les camps. Il constatait également que la résistance française ne pratiquait pas le terrorisme, contrairement à l'opinion de Badinter.
L'opposition de Sartre contre Camus, développée dans les colonnes des Temps modernes, met en lumière le rôle des juges-pénitents, compagnons de route de la révolution soviétique, elle-même héritière de la terreur de 1793. La même illusion conduit au soutien du FLN, adepte du terrorisme révolutionnaire, et dont la prétention laïque s'appuie en fait sur la théocratie islamiste et provoque la guerre civile arabo-musulmane.
Tout en condamnant la pratique de la torture, Camus observe que la dénonciation de la répression encourage les terroristes. L'échec de sa campagne pour la Trève civile entraîne son refuge dans le silence, face à une situation inextricable où l'Algérie meurt de résignation généralisée. Passant en revue les justifications de la violence « libératrice du peuple », de Zohra Driff à Pontecorvo et à l'exposition du Musée de l'Armée, l'auteur relève un nœud inextricable d'accusations qui se poursuit dans la guerre civile des années 90. La vertu du révolté, selon Camus, serait au contraire de ne pas céder au mal.
La thèse camusiennne de 1937, Métaphysique chrétienne et néoplatonisme, révèle certains ressorts de sa philosophie. Il oppose l'héritage gréco-latin de Plotin et Saint Augustin au messianisme marxiste et au nihilisme des mauvais génies de l'Europe (Hegel et Nietzsche). Il se prononce ainsi pour la philosophie méditerranéenne de la mesure.
En conclusion, Jean Monneret estime que le terrorisme, devenu islamiste et mondial, appelle le recours aux armes spirituelles. Plusieurs annexes documentées complètent cette réflexion enrichissante.
Maurice Faivre, le 12 août 2013

Pervillé Guy. Oran, 5 juillet 1962. Leçon d'histoire sur un massacre.
Vendémiaire, 2014, 317 pages, 20 euros
Cet ouvrage est une mise au point sur le massacre de près de 700 Européens d'Oran le 5 juillet 1962, massacre largement occulté par les médias et les autorités politiques, alors que la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris, 100 fois moins meurtrière (30 tués en comptant large) fait l'objet de commémorations officielles et de publications médiatiques et cinématographiques.
L'auteur a choisi la voie de l'historiographie, il analyse selon un plan chronologique tout ce qui a été dit et écrit par près de quarante témoins, acteurs, journalistes et historiens : - l'exhumation des faits avant l'ouverture des archives (1992) – les interventions tumultueuses de 1992 à 2000 – l'apport décisif des historiens de 2000 à 2013.
Le massacre du 5 juillet fait suite à des alternances de violence et de calme. La ville d'Oran a subi le terrorisme FLN de 1956 à 1958, puis a connu un calme certain jusqu'à la recrudescence de cette violence en août 1960. En réaction aux attentats de l'OAS de 1962, le FLN lance en avril le terrorisme silencieux des enlèvements.
Les chapitres chronologiques appellent une lecture critique : ils reproduisent de longues citations des auteurs, qui seront contredites quelques pages suivantes. Ainsi le général Katz est-il contredit par Alain-Gérard Slama et le consul Herly, la thèse de JF Paya critiquée par Jean Monneret, et les vérités de Benhamou démolies par Meynier et Harbi. Deux historiens algériens, Rouina et Soufi, approuvent les décisions du capitaine Bakhti et du préfet Souaiah, sans pouvoir faire référence à des archives inexistantes.
Dans sa conclusion , Guy Pervillé essaie de comprendre ce qu'ont été les responsabilités des acteurs, en levant les tabous de l'histoire officielle :
en dépit de l'admiration d'Ageron, l'aveuglement du général Katz ne fait aucun doute ; son incrimination de l'OAS n'est sans doute pas retenue par les Algériens, mais on ne peut écarter le désir de vengeance des quartiers musulmans,
le capitaine Bakhti accuse le brigand Attou, responsable des atrocités du petit lac, mais Bakhti a-t-il tout dit, était-il l'exécutant de Boumediene ou du GPRA ? N'est-il pas le promoteur de la campagne d'enlèvements ? Attou a-t-il été exécuté ?
Boumediene a atteint son but d'élimination du GPRA, mais rien ne prouve qu'il a provoqué les violences du 5 juillet ;
la thèse du soutien de Ben Bella par le général de Gaulle ne tient pas ; ses directives montrent qu'il privilégiait la neutralité face aux responsables algériens ; sans doute condamnait-il les initiatives de reprise du combat, mais il n'est pas établi qu'il aît donné des ordres à Katz le 5 juillet ;
le GPRA a-t-il fait preuve d'imprévoyance en promouvant les célébrations de l'indépendance, alors que Saad Dahlab avait promis qu'on attendrait le 6 juillet ? Ce point n'est pas clair et de nouvelles recherches paraissent souhaitables.
Une recension ne peut tout dire, elle ne peut que conseiller une lecture attentive de cette historiographie , un modèle du genre, complété par tout l'appareil scientifique des notes, des cartes, des sources et de l'index des noms.
Maurice Faivre, le 31 mai 2014

Général André Zeller. Journal d'un prisonnier. Tallandier 2014. 607 pages, 25,50 euros.
Bernard Zeller publie le journal que son père a tenu dans les prisons de Clairvaux et de Tulle de 1961 à 1966. Chaque jour ou presque, le général relate les conditions de sa détention, les visites de sa famille, les relations des 14 détenus entre eux et le sentiment du devoir accompli. De nombreux rappels historiques sont ajoutés par Berard Zeller en bas de page.
La détention est relativement libérale ; ils se rencontrent tous les jours et bénéficient du respect des gardiens et de prisonniers de droit commun qui sont à leur service, mais par crainte de l'évasion, ils sont soumis à une surveillance constante : mirador et limitation des hospitalisations.
Les plaies ne sont pas cicatrisées, les prisonniers restent farouchement anti-gaullistes et opposés à l'évolution algérienne. Ils apprécient Lecanuet et Mitterrand, et s'intéressent à l'évolution de l'Europe
André Zeller lit beaucoup et rédige des recensions remarquables. Voici comment il décrit les relations et les sentiments des prisonniers, parmi lesquels il a une grande admiration pour Hélie Denoix de Saint-Marc.
 5 au 10 juin. « L'accord règne entre nous tous. Après deux ans de captivité et en considérant la diversité de nos caractères très formés - nos âges vont de 40 à 65 ans et nos carrières nous inclinaient vers la personnalité – c'est un fait remarquable que l'harmonie règnant ici.
A la base, il y a une communauté d'aspirations, disons d'idéal, bien que ce mot soit mal accepté dans le monde moderne.
Nous avons tous la même conception chrétienne du devoir, même ceux qui ne sont pas pratiquants dans leur religion. Nous sentons tous que l'intérêt, la richesse, le bien-être ne sont pas des buts satisfaisants. Nous avons tous une âme.
Et la cause de notre incarcération, l'abandon de l'Algérie, nous unit encore plus étroitement. Cette opération sournoisement menée, avec un dédain parfait de l'homme, qu'il soit né en France ou en Algérie, ne pouvait que provoquer la réaction de tous ceux qui n'ont pas un compte-chèques à la place du cerveau. Nous avons, tous les quatorze ici présents, été à la pointe des protestataires. Aucun de nous n'en a jamais eu le moindre repentir."
Maurice Faivre, le 28 juin 2014

Bouchaïb Kaci. Un jeune kabyle face aux horreurs de la guerre d'Algérie.
L'Harmattan 2013, 263 pages, 23,5 euros
Dans un village de la Kabylie des Babors, Kaci garde un souvenir douloureux des évènements de son adolescence :
les interrogatoires brutaux d'un officier colonial,
l'entente du village avec les « rebelles » de Kabylie,
l'oppression tyrannique des fellaghas de Djidjelli : ils enlèvent le contremaître qui donnait du travail aux habitants, imposent corvées, famine et propagande politique, enterrent vivants les suspects,
la révolte des hommes qui en 1959 s'engagent dans une harka et dans l'autodéfense,
le massacre en 1962 de dizaines de harkis qui ont refusé d'être rapatriés,
l'acharnement du Commissaire politique du FLN contre les familles survivantes.
Replaçant cette mémoire dans le cadre des traditions kabyles, Kaci évoque les soulèvements de 1871 et 1945 et cite quelques témoignages inédits concernant Bellounis et Amirouche.
Un témoignage authentique, écrit simplement, qu'il faut lire, malgré queques photos un peu sombres.
Maurice Faivre, le 14 septembre 2013

Cochet François. Etre soldat, de la Révolution à nos jours. A. Colin, 2013, 285 pages, 22 euros.
Le texte est complété par des documents éclairants de Vigny, Déroulède, Lyautey et de Gaulle, suivis d'une bibliographie sélective et d'un glossaire.
Après son ouvrage sur les « Armes en guerre », le professeur Cochet propose une vaste fresque sur l'histoire du soldat français depuis la Révolution. Cette synthèse montre quelle fut l'évolution des structures militaires, des formes de la guerre, de la formation et de la condition du soldat, de son rapport à la politique et à la société française.
Faisant des aller-retour du professionnel au soldat-citoyen, le militaire français a été formé sur le tas avant d'être scolarisé dans des écoles spécialisées ; il a été engagé dans la guerre révolutionnaire et impériale, dans les guerres coloniales et mondiales, avant d'intervenir dans des OPEX humanitaires ; porteur de liberté en 1793, il est longtemps interdit de politique, sa condition sociale est précaire et son avancement retardé ; son image est parfois caricaturée dans l'opinion, ou conspuée par des défaitistes. Ces constats donnent l'occasion à l'auteur de démentir quelques désinformations : la prétendue « chair à canon » des unités autochtones, l'armée anti-dreyfusarde, boulangiste ou putschiste, alors que la majorité demeure légaliste.
Remarquablement décrites dans leur rapport avec l'histoire de France, ces évolutions historiques ne changent rien à la condition permanente du soldat, qui a le pouvoir de donner la mort et le devoir de donner sa vie pour son pays. Il peut être soumis aux traumatismes de la peur, de la blessure et de la captivité. Il est porteur des valeurs de fidélité, d'honneur et de discipline, exprimées par la culture du cérémonial. Il entretient l'esprit de corps et la fraternité d'armes. Il est apprécié par la société civile quand il se reconvertit après être dégagé des cadres.
Cet ouvrage a une qualité pédagogique. Il apprendra beaucoup aux étudiants et à tous les jeunes privés de service militaire, il rappellera aux historiens des détails oubliés. Il devrait montrer aux hommes politiques que le soldat n'est pas un fonctionnaire ordinaire.
Maurice Faivre, le 22 mai 2013

Philippe Conrad. 1914 - La guerre n'aura pas lieu. Genese Edition, 2014. 197 pages, 22,5 euros.
Dans une étude très documentée, Philippe Conrad se demande si la guerre de 1914 aurait pu être évitée. Il ne s'agit pas d'une uchronie, mais de l'analyse de toutes les évolutions politiques, économiques et militaires qui avant août 1914 auraient pu générer une autre histoire. Au printemps 1914, rien ne laissait présager le déclenchement d'un conflit mondial.
Tout en notant la grande complexité des causes de la guerre, le directeur de la NRH souligne les conséquences du conflit dans lequel l'Europe, à l'apogée de sa puissance, a perdu sa position dominante, et a subi des pertes humaines et matérielles qui restent dans la mémoire douloureuse des opinions publiques.
L'antagonisme franco-allemand, remontant aux affaires du Palatinat (1681), de la libération de la Prusse en 1813 et aux humiliations de 1871, a connu des phases de tension et d'apaisement, marquées par l'isolement de la France imposé par Bismarck, par la welt-politik de Guillaume II, par le rapprochement des classes ouvrières et par le roman national de Déroulède. La volonté de revanche était sans doute minoritaire dans l'opinion française.
Les rivalités coloniales concernant le Maroc, la Tunisie et l'Afrique avaient été règlées avant 1914 par le partage des zones d'influence, et même par des accords entre l'Angleterre et l'Allemagne. Les concurrences économiques faisaient l'objet d'ententes ponctuelles entre les acteurs européens, et contrairement à la thèse de Lénine, le capitalisme était plutôt favorable au maintien de la paix mondiale. La course aux armements et les plans de guerre offensifs étaient tempèrés par les aspirations pacifistes des sociaux-démocrates, par les conventions de la Cour de la Haye et par les liens familiaux des monarques.
La poudrière balkanique avait entraîné une succession de crises et de conflits, mal résolus, entretenus par la conjuration de la Main Noire et des Services de Serbie, et par le soutien de la Russie. Mais l'enquête sur l'attentat de Sarajevo aurait pu connaître une issue de compromis, et aucune personnalité politique, en juillet 1914, ne voulait un conflit d'envergure.
lI se produit donc le 1er août une accélération de l'histoire, dans laquelle se combinent l'engrenage des alliances, les conspirations incertaines des Serbes, la surenchère de la course aux armements et l'optimisme des plans de guerre. Ce résumé sommaire est un encouragement à la lecture d'un ouvrage qui témoigne de connaissances historiques approfondies.
Maurice Faivre, le 14 mars 2014

Finkielkraut Alain. L'identité malheureuse. Stock 2013. 234 pages, 19,5 euros.
Né en 1949 à Paris d'un père polonais, l'auteur était en khagne en mai 1968 avant d'intégrer Normale Sup à Saint Cloud., puis de professer la philosophie à Polytechnique. Il a observé toutes les évolutions de la pensée moderne, depuis mai 68 où il fallait « tout repenser », à l'illusion mitterandiste de vouloir « changer la vie » et au rejet du totalitaire par les indignés, qui n'oublient pas que les Lumières ont produit la terreur révolutionnaire,
Il passe en revue les dérives du « politiquement correct », l'apparition des adolescents prolongés en bobos, les hésitations du laïcisme face au foulard islamique, l'abandon de la galanterie pour la domination sexuelle, l'histoire contestée par la religion, l'identité française confrontée au droit à la différence et au métissage, le refus de l'intégration, l'interconnection du net préférée à la lecture des grands auteurs. Au 21ème siècle, le désir d 'être respecté conduit à la violence, la diversité est surévaluée, les discriminations entraînent la haine du pays d'accueil et le rejet d'un « passé abject », les élites sont condamnées par la passion égalitaire. L'identité nationale est déconstruite dans l'instant et dans l'interactif. Les Français qui ont été législateurs de l'Europe, liquident leur héritage.
Approuvant le rejet du racisme par Levi-Strauss, il observe que l'anthropologue, face à la diversité culturelle du genre humain, conclut par la préservation de notre héritage et la transmission de notre identité. Il souhaite qu'une éducation libérale incite à la modestie face aux grands esprits (Pascal, Renan , Péguy et Simone Weil) qui restaurent les solidarités naturelles en s'ouvrant à l'universel. La vision pessimiste de la réalité présente impose de sortir de l'indifférencié et de pratiquer la démocratie.
Maurice Faivre, le 1er avril 2014

Jean Monneret. Camus et le terrorisme. Michalon, 2013, 190 pages, 16 euros.
Dans cet ouvrage, Jean Monneret s'applique à retracer ce que fut l'évolution intellectuelle d'Albert Camus face au système politique du terrorisme. Il analyse les principaux ouvrages de l'auteur, dont « l'Homme révolté et Les Justes », et les commentaires qu'en ont tirés Olivier Todd, Robert Zaretsky et Michel Onfray. Il part de la déclaration du Prix Nobel en décembre 1947 - déclaration souvent falsifiée - qu'il rectifie comme suit :
« A l'heure ou nous parlons, on jette des bombes dans les tramways d'Alger. Ma mère peut se trouver dans l'un de ces tramways. Si c'est cela la justice, je préfère ma mère ». Il contredisait ainsi le sens de l'Histoire des idéologues, et l'idée que « la fin justifie les moyens ».
Exclu du parti communiste en 1937, Camus a suivi les contradictions du communisme à l'heure du voyage de Laval en Russie. En Algérie, ces contradictions conduisaient à accuser les nationalistes de fascisme. En 1942-43, l'expérience de la Résistance, à Lyon puis à Paris, révèla à Camus l'abjection totalitaire du nazisme et du stalinisme, et lui fit condamner l'avilissement de l'homme dans les camps. Il constatait également que la résistance française ne pratiquait pas le terrorisme, contrairement à l'opinion de Badinter.
L'opposition de Sartre contre Camus, développée dans les colonnes des Temps modernes, met en lumière le rôle des juges-pénitents, compagnons de route de la révolution soviétique, elle-même héritière de la terreur de 1793. La même illusion conduit au soutien du FLN, adepte du terrorisme révolutionnaire, et dont la prétention laïque s'appuie en fait sur la théocratie islamiste et provoque la guerre civile arabo-musulmane.
Tout en condamnant la pratique de la torture, Camus observe que la dénonciation de la répression encourage les terroristes. L'échec de sa campagne pour la Trève civile entraîne son refuge dans le silence, face à une situation inextricable où l'Algérie meurt de résignation généralisée. Passant en revue les justifications de la violence « libératrice du peuple », de Zohra Driff à Pontecorvo et à l'exposition du Musée de l'Armée, l'auteur relève un nœud inextricable d'accusations qui se poursuit dans la guerre civile des années 90. La vertu du révolté, selon Camus, serait au contraire de ne pas céder au mal.
La thèse camusiennne de 1937, Métaphysique chrétienne et néoplatonisme, révèle certains ressorts de sa philosophie. Il oppose l'héritage gréco-latin de Plotin et Saint Augustin au messianisme marxiste et au nihilisme des mauvais génies de l'Europe (Hegel et Nietzsche). Il se prononce ainsi pour la philosophie méditerranéenne de la mesure.
En conclusion, Jean Monneret estime que le terrorisme, devenu islamiste et mondial, appelle le recours aux armes spirituelles. Plusieurs annexes documentées complètent cette réflexion enrichissante.
Maurice Faivre, le 12 août 2013

Trevidic Marc. Terroristes. Les 7 piliers de la déraison.JC Lattès, 2013, 285 pages, 18 euros.
Juge d'instruction au pôle antiterroriste du TGI de Paris, l'auteur présente un nouvel ouvrage sur le terrorisme, qui s'appuie sur quelques cas concrets, dont les identités sont parfois masquées :
- l'agent koweitien, qui promet des révélations et se fait sauter dans une réunion de la CIA,
- le lycéen Stéphane, converti à l'islam radical et mourant en martyr en Irak,
- le président Reagan livrant des missiles Stinger à El Qaida,
- le moudjahed fuyant le camp d'entraînement détruit par les drones et agonisant dans une grotte,
- les femmes pratiquant le jihad médiatique, et parfois terroriste à condition de ne pas être mères de famille,
- les histoires d'amour qui se terminent par la mort du garçon,
- le gros poisson, intellectuel qui recrute et encourage des jihadistes sans s'engager lui-même.
Ces exemples mettent en lumière les pratiques des terroristes : - l'hijra (hégire), refuge dans un vrai pays musulman - le jihad défensif, masquant la préparation du jihad offensif - la taqiyya qui dissimule la volonté de recourir à la violence. Le candidat au terrorisme passe par trois phases de formation : radicalisation religieuse, endoctrinement-exploitation, passage à l'acte. Des vidéos d'égorgement, et la vision des houries paradisiaques renforcent ses convictions. Mais les Saoudiens considèrent le terrorisme comme une déviance religieuse .
Débutant en Egypte vers 1980, le terrorisme islamique a touché de nombreux pays. Al Qaida l'a marqué par son expansion mondiale, idéologique et massive (3.900 morts en six ans). Ses héritiers ( Zawahiri au Pakistan, Abou Bassir au Yemen), ne font pas le même poids. Puis est apparu le terrorisme individuel des loups solitaires, dont Merah représente sans doute un faux exemple, mais dont la capacité de contagion n'est pas nulle : 175 jeunes français condamnés, 800 mineurs capturés en 2007 en Irak.
Le terrorisme, entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation et la terreur, présente des difficultés de traitement pour le policier et le magistrat. Il faut trouver des preuves, relever des faits, recourir à l'article 411.4 d'intelligence avec une puissance étrangère. Il y a parfois intrusion du politique, comme dans l'affaire de Roubaix. Il faut choisir entre la liberté individuelle et l'exigence de sécurité. Quand faut-il-intervenir ? Peut-on laisser partir des candidats au djihad ? Faut-il libérer un suspect ?
Remarquablement documenté, ce livre démontre l'absence de raison du djihadiste, la stupidité des croyances salafistes et la nécessité de lutter contre cet ennemi intérieur.
Maurice Faivre, le 11 mars 2013


Maurice Vaïsse (sous la direction de). De Gaulle et l'Algérie. 1943-1969.
Armand Colin, 2012 , 353 pages, 27,5 euros.
Les Actes du colloque tenu les 9 et 10 mars 1962 aux Invalides, sous la direction de Maurice Vaïsse, sont publiés avec le soutien de la DMPA. Ce colloque est intéressant, car il a fait appel à 22 intervenants de sensibilités différentes, dont trois Algériens. Quatre témoins ont confronté leurs points de vue. Sept débats et une table ronde ont permis à d'autres personnalités de s'exprimer.
Cette recension ne peut analyser tout ce qui a été dit, et soulignera d'abord, avant les aspects positifs, les aspects négatifs de la politique gaulliste, à savoir la succession de malentendus et d'ambiguité qu'a présentée sa politique algérienne. Une politique sans clarté selon Georgette Elgey, d'un homme qui n'a pas d'expérience coloniale (J.P. Rioux) ni de contre-guérilla, est parfois abattu, mais pragmatique, qui réagit avec une autorité sans partage, et sans humanité.
Bien qu'il ait approuvé la répression de mai 1945, d'octobre 1961, de mars 1962, ainsi que les opérations du plan Challe, la confrontation avec l'armée était inévitable (M.Vaïsse) en raison des incertitudes d'une politique (Rioux) qui fut assimilationniste en 1944, communautaire en 1958, fédérale en 1959, pour aboutir à la République algérienne de novembre 1960.
Ce désintérêt pour l'Algérie couvre en fait la volonté de modifier les institutions, d'élargir la politique de la France en direction de l'Europe et du tiers-monde, et de rejeter la domination atlantiste (général Ely). Tel serait l'aspect positif de cette politique.
Plusieurs intervenants proposent des analyses convaincantes :
- la collaboration de l'entourage, dans laquelle Odile Rudelle met en valeur le rôle modérateur de Pompidou et de Pierre Racine,
- la victoire du plan Challe reconnue par Djerbal, Mostefaï et Antoine Prost,
- le plan d'insurrection de mai 1945, découvert par le préfet Benmebarek, qui contredit la manifestation spontanée de J.P. Peyroulou,
- l'affaire Si Salah ré-écrite par Guy Pervillé d'après la thèse de Robert Davezac,
- la nébuleuse de l'O.A.S., née dans le contre-terrorisme de 1955, confrontée à la police et aux barbouzes sans le soutien de l'armée (O.Dard et R. Le Doussal) ,
- les divisions de l'opinion sur la politique algérienne, explicitées par Benjamin Stora,
- le problème crucial du Sahara, souligné par Chantal Morelle et le docteur Mostéfaï,
- l'opposition gaulliste aux anglo-saxons dès 1943, aggravée par les bons offices et le double jeu américain,
- le double langage des soviétiques et des satellites, alignés sur les positions du PCF et donnant la priorité à la question européenne,
- la victoire diplomatique du FLN, de 1958 à 1969 ((J.J. Byrne, J. Jackson).
En revanche, certaines interprétations appellent la discussion :
- l'inefficacité de la Commission de Sauvegarde par l'Algérienne Ferhati, qui focalise son analyse sur une seule affaire et ignore l'action positive de Maurice Patin,
- le non-engagement des officiers selon F. Guelton, qui fonde son analyse sur les archives des Régions militaires, et non sur les journaux de marche des capitaines d'Algérie,
- l'absence de chaos de l'été 1962, et la réussite de la rentrée scolaire selon Daho Djerbal,
- la politique d'unité du peuple selon Mostefaï, qui occulte la dictature militariste du parti unique,
- la légende de la riposte FLN contre l'O.A.S, organisation qui disparait en juin 1962.
Certains thèmes enfin auraient mérité des études approfondies :
- les raisons de l'échec d'une troisième force ( Bellounis, CSP, FAAD...etc)
- la politique de recrutement et l'abandon des supplétifs (accord de Gaulle à Challe, promesses du général Crépin, rapport Massenet, politique de maintien de Joxe)
- l'action psychologique du général Ely et du colonel Lacheroy, comparée à celle du Général.
Les Actes du colloque offrent ainsi un grand nombre de mises au point intéressantes, et posent des questions qui appellent de nouvelles recherches.
Maurice Faivre, le 9 avril 2013.

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